courir ou mourir

je m’appelle lina et je suis une femme de 20 ans. mon histoire s’est passée quand j’en avais 17.

je vivais en campagne à la base mais l’année de mes 17 ans je suis venue sur paris pour terminer le lycée et avoir plus de chance d’être acceptée dans les facs de paris après.

il faut savoir que j’allais à l’école sur paris mais j’habitais dans le 78 donc c’était quand même loin..

un soir d’hiver, j’avais terminé les cours à 18h et le temps de rentrer chez moi il était facilement 20h, il faisait déjà bien nuit.

je descends du RER A au terminus et étrangement il n’y avait pas grand monde, dans mon wagon nous étions 3.

il y avait moi, j’étais habillée avec une chemise noire, une jupe et une veste de costume noire également, des collants noirs et des bottines à talons noires (je déteste m’habiller comme ça mais mon lycée avait désigné des journées professionnelles. ce sont des journées où nous devons tous et toutes nous habiller en tenue professionnelle sinon on ne peut pas rentrer dans le lycée et les pantalons pour les femmes sont mal vus donc jupe…)

il y avait un homme d’une trentaine d’années très propre sur lui avec une belle chemise bleue ciel, un pantalon noir et des chaussures noires parfaitement cirées. il portait une mallette noire également qui devait contenir son ordinateur. il avait l’air gentil.

et il y avait un homme qui semblait avoir pratiquement mon âge habillé en survêtement le haut un pull gris à capuche et le jogging gris qui allait avec. lui avait l’air bien moins sympa.

je descends du RER et je coupe la musique dans mes écouteurs mais je les enlève pas de sorte à entendre absolument tout ce qui se passe autour de moi parce que même si ma ville est très calme il fait nuit, je suis en jupe, je suis seule et je suis une femme.

de la gare jusqu’à chez moi il faut compter environ 10 minutes de marche. 15 avec mes chaussures…

je commence à marcher, je tiens mon téléphone de la main droite et de ma main gauche je tiens mes clés qui se trouvent dans la poche de ma veste.

la ville est partiellement éclairée par les décorations de noël et par les quelques lampadaires qu’elle contient.

autour de moi tout est calme, j’entends seulement les talons de mes bottines claquer sur le sol et le vent glacial passer dans mes cheveux.

les lumières au dessus de moi font bouger mon ombre, elle passe de derrière moi à devant moi à chaque lampadaire que je passe.

d’un coup je vois une deuxième ombre apparaître derrière moi. je me retourne

ouf, c’est l’homme d’une trentaine d’années qui doit certainement rentrer par la même route que moi.

au fur et à mesure j’avance un peu plus vite pour pouvoir rentrer enfin chez moi et me reposer. mais quand j’accélère, l’homme aussi.

je serre encore plus fort mes clés en essayant de trouver celle qui déverrouille ma porte pour que ce soit fait rapidement, le stresse monte en moi, ma gorge se noue mais je ne montre pas mon angoisse, ma démarche reste pleine d’assurance.

au bout de quelques minutes, je ne vois plus d’ombre alors je me retourne et rassurée je vois qu’il n’y a plus l’homme. il a du prendre une autre rue et rentrer chez lui.

ma musique toujours à l’arrêt, je vois un petit chat qui vient me faire des câlins tous les jours alors je m’arrête quelques secondes et je le caresse.

mais… j’entends des pas derrière moi se stopper pratiquement en même temps que moi. je me retourne, il n’y a personne.

l’ambiance est de plus en plus pesante, je me dis que c’est juste moi qui suis une petite peureuse, qu’il n’y a rien de dangereux et que je me fais des films. je reprends donc ma route pour rentrer chez moi, il me reste 3/4 minutes de marche.

les lampadaires se font de plus en plus rare et les habitations également.

j’entends encore des pas derrière moi quand je fais des petites pauses à cause de mes chaussures qui me font affreusement mal.

d’un coup, je suis prise d’une panique de plus en plus violente et je décide, (tant pis pour mes chevilles et mes pauvres pieds) de courir le plus vite possible jusqu’à chez moi. je me dis que de toute façon c’est mon imagination, tout va bien se passer il me reste quelques centaines de mettre.

au moment où je commence à courir, j’entends les bruits de pas derrière moi accélérer aussi comme si la personne courait. je tourne la tête et je vois l’homme d’une trentaine d’années qui n’a plus l’air gentil du tout me regarder avec rage en me courant après.

heureusement il est assez loin, j’arrive devant chez moi je déverrouille la porte, je la claque et la verrouille le plus vite possible.

quand j’ai verrouillé la porte, l’homme était devant et me regardait fixement (ma porte a une fenêtre d’environ 1.50m de hauteur donc on voyait très bien dehors).

je lui ai hurlé que j’allais appeler la police et tout en me regardant, son visage plein de haine changeait petit à petit pour montrer un sourire si effrayant que j’en fais encore des cauchemars..

au bout de quelques secondes qui m’ont paru des heures à se fixer, il est parti en reprenant l’expression gentille qu’il avait quand il était dans le RER.

une fois qu’il est parti, je suis tombée sur le sol et j’ai fondu en larmes. j étais terrifiée…

cette nuit là je n’ai pas dormi une seule seconde. j’ai directement cherché un nouveau logement. j’ai déménagé quelques mois plus tard mais la peur de le recroiser ne m’a jamais quittée.

qui c’était ? qu’est-ce qu’il me voulait ? qu’est-ce qui me serait arrivé si j’avais pas couru ?

j’en sais pas plus aujourd’hui…

morale de l’histoire : il n’y en a pas vraiment, des situations problématiques peuvent arriver à n’importe qui. ce sont des situations qui arrivent, elles sont réelles et elles arrivent aux autres jusqu’à ce qu’elles nous arrivent alors soyez prudents sans tomber dans la paranoïa !

submitted by /u/Sea_Ferret6720
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