Tout avait commencé avec cette rupture difficile et cette idée saugrenue de se payer une poupée sexuelle.
Vu le prix exorbitant de celle-ci et le peu de confiance dans le sites du genre Bobi-Express, il s’était resolu à en trouver une d’occase sur “le petit coin . fr”. De plus plus il préférait payer en cash en allant chercher sur place.
Quand le vendeur lui a donné RDV sur un parking, il ne s’est pas vraiment méfié: c’était en pleine journée et le gars lui avait expliqué qu’il ne voulait pas donner son adresse et que l’échange sera plutôt discret car ce parking était commun à un magasin de bricolage et un autres d’ameublement et électroménager où tout le monde chargeait des gros cartons.
En effet, lorsqu’il attendait sur place, rien ne lui avait permis de distinguer son mystérieux vendeur des autres clients traversant également le parking avec leurs chariots aux cartons de taille et formes similaires.
Une inspection rapide confirma le bon état de la demoiselle, et puis à 100€, c’était une affaire.
Il remarqua que comme promis elle était “vierge” l’équivalent de son hymen encore non déchiré.
Le gus lui avait expliqué avoir fait réalisé celle-ci afin qu’elle ressemble autant que possible à son ex-compagne, mais au final la voire ainsi inerte lui avait coupé tout désir.
Il voulait s’en débarrasser mais ne se voyait pas la jeter en décharge.
La somme symbolique (elle lui avait coûté 30 x plus cher) devait seulement couvrir ses frais de transport, ainsi il n’aurait pas l’impression de la vendre, ni la donner à un gars avec la peur que cette gratuité lui fasse accorder peu de valeur et qu’il n’en prenne pas un minimum soin.
Le type parlait de sa poupée comme on parle d’un animal de compagnie qu’on ne voudrait pas euthanasier. Lui voulait simplement tester un de ces fameux “sextoys plus plus”.
L’affaire fut conclue et il ne vit plus jamais ce gars.
Au début tout se passait bien, il faisait sa petite affaire chaque WE et la rangeait soigneusement sous son lit comme Michel Piccoli dans “Grandeur nature” (film franco-italo-espagnol de Luis García Berlanga, sorti en 1974). Petit à petit il la gardait auprès de lui et avait fini par dormir chaque nuit avec elle. Par curiosité, il avait commencé à discuter d’autres adeptes du “Sexdolling” sur des forum.
Il avait découvert que pas mal de marques effectivement proposaient des réalisations sur mesure parfois à partir de fichier 3D de truc +/- saugrenu (de la Na’vis bleue d’Avatar à la femelle minotaure) mais la plupart se limitant à des têtes +/- proche de photos ou de visage de star du X.
Par contre, pour des raisons de recherche de la légèreté et de douceur, aucune n’avait de côte, omoplate ou sternum.
Quelques mois plus tard apparu une petite déchirure. Lorsqu’elle s’agrandit, il chercha des conseils de réparation. Il suivit le tutoriel et en nettoyant l’intérieur de la déchirure avant la pose de l’adhésif remarqua que le squelette de sa Doll était blanc et non gris acier ou aluminium comme il s’y attendait.
Cela ne l’embarrassa pas, en effet, il avait eu vent de modèles avec un squelette en matériaux composite.
De toute façon la Doll allait être planquée au grenier car il venait enfin de se trouver une copine.
Un an passa, puis deux et comme le titre du livre et film de Frédéric Beigbeder “L’amour dure trois ans”.
Dispute violente réveillant les voisins, nuit à picoler, frustration, il repensa à la Doll remisée au grenier et entrepris de la descendre alors qu’il était éméché.
Trébuchant dans les escaliers, sa chute fut amortie par la Doll dont la chair synthétique se déchira laissant apparaître un squelette d’os humain renforcé et articulé par des pièces métalliques…
Il réalisa alors avec effroi que, techniquement parlant, pendant près d’un an, il avait dormit et parfois fait l’amour avec un cadavre. La nuit qui suivit fut peuplée de cauchemar dans lesquels il voyait la Doll, dont le chair se liquéfiait révélant son squelette lui demander sans fin
“pourquoi m’as tu enfermé pendant 3 ans, laisse moi dormir avec toi”.
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