Un Stalker trop présent

Je m’appelle Emily, j’ai 16 ans, et je ne sais pas si je pourrai un jour oublier ce qui m’est arrivé. Tout a commencé il y a quelques mois, sur Instagram. Petite précision pour la suite de l’histoire, j’ai l’habitude de poster plein de story de ma vie, les lieux où je vais ect. Un jour un garçon m’a demandé en amie, il s’appelait ou plutôt, il prétendait s’appeler Matt et avoir 17 ans. On a commencé à parler en DM rien d’alarmant au début. Il était gentil, posait des questions sur ma vie, mon lycée, mes amis. Il disait qu’il comprenait ce que je ressentais, que ses parents à lui aussi étaient stricts. Je me confiais, un peu trop peut-être. Je lui racontais mes disputes avec ma meilleure amie, mes galères avec les devoirs, mes rêves de partir loin après le bac… Mais quelque chose a commencé à me mettre mal à l’aise. Ses messages devenaient trop précis. Une fois, il m’a écrit : « J’ai vu une fille qui te ressemblait près de ton lycée aujourd’hui. C’était toi ? » J’ai ri, pensant qu’il plaisantait, mais mon ventre s’est noué. Comment il savait où était mon lycée ? Je n’avais jamais donné l’adresse exacte, juste vaguement mentionné ma ville dans une story. J’ai essayé de me rassurer : c’était une coïncidence, non ? Après tout, on parlait depuis des semaines, et il avait l’air inoffensif. Pourtant, j’ai commencé à remarquer des trucs bizarres. Parfois, je sentais comme une présence en rentrant du lycée. Une fois, à l’arrêt de bus, j’ai cru voir un mec bizarre qui me fixait, caché derrière un journal. Il était trop loin pour que je distingue son visage, mais j’ai eu la chair de poule. Je me suis dit que j’étais parano. Mais ensuite, Matt a commencé à me demander des choses… étranges. Il voulait que je lui envoie des photos de ma chambre, « juste pour voir où je vivais ». J’ai trouvé ça mignon au début, alors j’ai envoyé une photo, sans réfléchir. Il a répondu : « Cool, t’as un poster de Billie Eilish ! » J’ai souri, mais après coup, j’ai réalisé : je n’avais jamais mentionné ce poster. Un soir, tout a basculé. J’étais seule à la maison, et Matt m’a écrit : « On pourrait se rencontrer ? Juste pour un café, près de ton lycée. » J’ai hésité. Mes parents m’avaient toujours dit de ne jamais rencontrer quelqu’un d’internet, mais Matt semblait différent. Il connaissait tellement de choses sur moi, comme un ami proche. J’ai fini par accepter, pensant que ce serait dans un lieu public, donc sans danger. Le jour J, j’ai mis mon hoodie préféré et je suis partie au café, nerveuse mais excitée. Quand je suis arrivée, il était là, à une table au fond. Mais en le voyant, j’ai tout de suite su que quelque chose clochait. Il n’avait pas 17 ans. Il était plus vieux, peut-être la trentaine, avec des cernes sous les yeux et un sourire bizarre. « Matt ? » j’ai demandé, la voix tremblante. Il a hoché la tête, mais son regard me glaçait. « T’as pas 17 ans, toi », j’ai dit, reculant. Il a essayé de me retenir, disant : « Attends, c’est pas ce que tu crois ! » Mais j’ai paniqué. J’ai couru hors du café, mon cœur battant à cent à l’heure. Ce soir-là, j’ai bloqué son compte sur Instagram, supprimé nos conversations, tout. J’étais terrifiée. Mais ça n’a pas arrêté. Des messages anonymes ont commencé à arriver, sur d’autres applis, même par e-mail. « Tu crois pouvoir m’échapper ? Je sais où tu vis. » Mon sang s’est glacé. J’ai vérifié toutes mes stories, mes posts, pour voir si j’avais partagé quelque chose de trop précis. J’ai trouvé une vieille photo avec un geotag près de chez moi. Je l’ai supprimée, mais c’était trop tard. Je ne dormais plus. Chaque bruit dans la maison me faisait sursauter. Je vérifiais dix fois si la porte était verrouillée. Une nuit, j’ai cru entendre des pas dehors, près de ma fenêtre. J’ai éteint toutes les lumières et je me suis cachée sous ma couette, en pleurant. Le lendemain, j’ai raconté à mes parents ce qui se passait. Ils étaient furieux que je ne leur aie rien dit plus tôt, mais ils m’ont crue. On a appelé la police. Ils ont pris ma déposition, mais ils ont dit que sans preuves concrètes, ce serait dur de faire quoi que ce soit. Ils m’ont conseillé de verrouiller mes comptes, de ne plus rien poster. J’ai obéi, mais je me sentais prisonnière. Quelques semaines plus tard, j’ai reçu un dernier message, d’un compte sans nom, sans photo. Juste une phrase : « Tu n’es pas la seule. » J’ai hurlé en lisant ça. J’ai imaginé d’autres filles, d’autres garçons, comme moi, piégés par cet inconnu qui semblait tout savoir. Je ne sais pas qui il est, où il est, ou ce qu’il veut vraiment. Mais je sais qu’il m’observe encore, quelque part, derrière un écran. Et cette pensée me hante chaque nuit.

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