ballet d’horreur

Cette histoire m’est arrivée quand j’avais 13 ans, donc vers 2017. C’était un soir, juste avant les vacances de Noël, et je passais la soirée chez ma grand-mère.

Petit contexte : la nièce de ma grand-mère (on va l’appeler Sarah) avait une fête ce soir-là. De notre côté, ma grand-mère et moi devions assister à un spectacle de danse — une tradition qu’on avait depuis que j’avais 9 ans. Ma mère et ma tante, elles, étaient restées à l’appartement. À l’époque, ma tante logeait souvent chez ma grand-mère car elle avait des shifts tardifs au travail, et comme elle habitait loin, c’était plus pratique pour elle. Ma mère, elle, avait décidé de rester aussi, car le lendemain, on devait aller chez une amie — détail qui semblera inutile, mais qui aura son importance plus tard.

Le début du spectacle se passe bien de mon point de vue. Mais pendant la représentation, ma grand-mère commence à recevoir des notifications sur son téléphone. C’était Sarah, qui lui écrivait qu’il n’y avait personne à l’appartement. Elle n’avait pas de clé et pensait que ma grand-mère ou ma tante seraient là. Sauf que non. Ma grand-mère a essayé de joindre ma mère et même sa voisine, avec qui elle est assez proche. Elle a fini par dire à Sarah que la voisine pouvait la faire entrer, mais que, de notre côté, on ne rentrerait pas avant 22h30.

Sauf que Sarah ne se sentait pas bien chez la voisine, elle disait qu’elle était mal à l’aise. Ma grand-mère, inquiète, a donc décidé de partir pendant l’entracte pour aller lui ouvrir, en prenant un taxi. Moi, de mon côté, j’avais vraiment besoin d’aller aux toilettes. J’ai donc envoyé un message à ma mère pour lui dire que j’y allais, au cas où elle verrait ma grand-mère partir.

Les toilettes proches de la salle étaient pleines, donc je suis allée un peu plus loin. Dans ma tête, c’était juste : “J’y vais vite, et je reviens à ma place”. Mais en arrivant, c’était étrange : les lumières étaient éteintes, il n’y avait personne. À 13 ans, j’étais pas fan des trucs d’horreur, donc j’ai juste supposé que les gens ne savaient pas que ces toilettes étaient accessibles.

Je finis, je sors… et à peine quelques secondes plus tard, un homme grand, genre 1m90, habillé comme un agent de sécurité, m’arrête. Il me demande : — “Qu’est-ce que tu fais ici ? Ton ticket ? Ton ticket !” Je lui montre mon billet, et là il me répond : — “Non, c’est pas le bon.”

Je ne comprends pas, je commence à paniquer. Je lui dis que j’étais juste partie aux toilettes, que je suis désolée… et là, il me dit de la fermer. Ensuite, il dit qu’on va devoir “aller parler à son manager”.

Dans ma tête, c’était panique totale : “Je suis dans la merde.” Je lui dis alors que j’ai oublié quelque chose aux toilettes. Je m’approche… et là, je vois une alarme incendie. Je sais, vous allez dire “Lili, c’était pas bien” — mais le gars me faisait peur. Il était menaçant, et on m’a toujours dit que dans des situations dangereuses, il ne faut pas hésiter à appeler à l’aide.

J’ai tiré l’alarme. Dès que j’ai vu qu’il s’éloignait pour voir ce qu’il se passait, je suis retournée dans la salle, j’ai pris mon manteau (je vivais au Québec, donc il faisait froid), et j’ai essayé de sortir. Mais le type m’a retrouvée et m’a attrapée. J’ai crié, pleuré, mais personne n’a réagi tout de suite — tout le monde semblait sous le choc.

Et là, miracle : ma grand-mère est arrivée, elle m’a vue, elle a crié. Ça a attiré l’attention des gens. Deux hommes ont foncé sur l’agresseur et l’ont plaqué au sol. Des gens m’ont entourée, protégée, et j’ai pu retrouver ma grand-mère. Elle m’a pris dans ses bras, je pleurais comme jamais.

Ensuite, on a été emmenées dans le bureau du directeur du lieu, je crois, et la police est arrivée. Ils m’ont demandé de raconter tout ce qui s’était passé.

Quand on est rentrées à l’appartement, ma mère et ma tante étaient mortes d’inquiétude. Sarah aussi avait l’air très stressée. Ma mère a dit au revoir à ma grand-mère et a dit à ma tante qu’elle l’appellerait pour le brunch.

Dans la voiture, ma mère m’a demandé si j’allais bien. J’ai répondu que oui, mais clairement, j’étais encore bouleversée. Mon père, en me voyant arriver, m’a serrée fort et m’a dit qu’on éviterait d’aller chez ma grand-mère pendant un moment.

J’ai appris plus tard que cet homme n’était pas un agent de sécurité. C’était un prédateur sexuel, qui s’était fait passer pour un membre du personnel. Il m’avait repérée quand j’étais partie seule aux toilettes. D’après la police, il leur aurait dit qu’il m’avait choisie à cause de mon air “innocent”… Et quand mes parents sont partis pour laisser les policiers discuter entre eux, il aurait même dit qu’il avait “des potes comme lui qui aimeraient me connaître”.

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