Il habitait sous ma maison

Je vais écrire ça ici parce que je n’arrive plus à dormir depuis que c’est arrivé. Peut-être que le raconter m’aidera. Peut-être pas.

J’habite dans une vieille maison isolée, en bordure d’une forêt. Un truc hérité de mes grands-parents, une bâtisse en bois avec une cave que je n’ai jamais vraiment explorée. Juste quelques boîtes, une chaudière et… une odeur bizarre. Moisissure, je me disais. Jusqu’à il y a trois jours.

Tout a commencé quand j’ai remarqué que mes affaires bougeaient. Pas juste déplacées, non. Remises en place différemment. Comme si quelqu’un voulait que je ne remarque rien. Mon couteau de cuisine préféré ? Il n’était plus dans le tiroir, mais sur le plan de travail. Mes chaussures boueuses ? Essuyées et rangées.

J’ai mis ça sur le compte de la fatigue. Je bosse beaucoup, je vis seul. Mais hier soir… J’ai compris.

Je dormais, et un bruit m’a réveillé. Un raclement. Comme si quelque chose de lourd et rugueux traînait sur le parquet. Mon cœur a explosé dans ma poitrine. J’ai tendu l’oreille. Silence. Puis… un souffle. Juste sous mon lit.

Je ne pouvais plus bouger. J’ai senti l’odeur. Pas la moisissure. Quelque chose de pourri, de sucré et métallique. Comme du sang.

J’ai bondi, attrapé mon téléphone et allumé la lampe. Rien. Mais sous le lit… le tapis était relevé. Juste un peu.

J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai soulevé le tapis. Il y avait une trappe. Une putain de trappe sous mon lit.

Je n’avais jamais vu ça. Jamais entendu parler de ça. Mais elle était là. Et elle était légèrement entrouverte.

J’ai reculé d’un pas. Et c’est là que ça a bougé.

Quelque chose en est sorti. Pas vite. Lentement. Comme si ça savait que je regardais. Une main. Grise, osseuse, avec des ongles noirs et effilés. Puis un bras.

J’ai hurlé et couru chercher un couteau. Quand je suis revenu, la trappe était fermée. Verrouillée. Comme si rien ne s’était passé.

J’ai appelé la police. Ils ont fouillé toute la maison, la cave, le grenier. Rien. Ils ont tapé sur la trappe, tenté de l’ouvrir. Impossible.

Mais il y avait autre chose.

Dans la cave, derrière la chaudière, il y avait une trappe identique. Ouverte.

Et au fond, ils ont trouvé des ossements. Des dizaines. Des centaines. Petits. Humains.

Ils ont bouclé la maison. Ils ont dit que c’était ancien. Très ancien. Mais… cette nuit, alors que je dors chez un ami, mon téléphone a vibré.

Une notification de ma caméra de surveillance.

Quelque chose a ouvert la trappe.

Et ce quelque chose a regardé la caméra.

Et il m’a souri.

Sauf que ce n’était pas un sourire humain. Sa bouche était trop grande, avec des dents longues et émiettées, comme si elles avaient été rongées elles-mêmes. Sa peau, tendue sur un crâne trop anguleux, était trempée de sang séché, craquelée par endroits, laissant apparaître ce qui ressemblait à du cartilage noirci.

Il ne bougeait pas. Il savait que je regardais.

Puis, lentement, il a levé quelque chose devant la caméra.

Un bras humain. Petit. D’un enfant. Frais.

Les doigts encore crispés. Des traces de morsures violentes partout.

Et il a commencé à mâcher.

Le craquement a traversé l’audio du téléphone. Une succion immonde. Un râle humide. Je l’ai vu déchirer la chair avec ses dents émoussées, tirer sur les tendons comme si c’était des filaments de viande trop dure.

Puis il a penché la tête. Comme s’il voulait s’assurer que je le regardais toujours.

Son sourire s’est élargi encore plus. Trop.

Et il a parlé.

Sa voix n’était pas possible. C’était un mélange de grincement de métal et de gloussements étouffés, comme si plusieurs voix essayaient de parler en même temps sous une couche de mucus.

Il a dit mon nom.

“Tu nous as trouvés.”

Et la vidéo s’est coupée.

J’ai quitté la ville. Je ne suis jamais retourné à cette maison. Mais parfois, je reçois encore des notifications de cette caméra.

Elles ne montrent que du noir.

Et, parfois, un bruit.

Un raclement.

Un gloussement humide.

Et un chuchotement qui répète mon nom.

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