Il savait tout de moi sans que je ne le voie jamais

Salut à tous,

Je voulais vous raconter une histoire qui m’est arrivée quand j’avais 21 ans. J’en ai 29 aujourd’hui, mais je m’en souviens comme si c’était hier.

À l’époque, j’habitais seule dans un petit studio de 20m², tout en haut de la rue de Ménilmontant à Paris, dans le 20e. Mon immeuble faisait face à un autre, très proche, séparé seulement par une rue à double sens. Si vous connaissez Paris, vous voyez le genre : les immeubles sont collés les uns aux autres.

Je bossais comme barmaid dans un bar de nuit, tout en bas de la rue. Je n’avais pas de voiture (inutile à Paris), donc je rentrais à pied tous les soirs, ou plutôt tous les matins.

Je suis pas du genre peureuse. J’ai du caractère, je suis rationnelle, je panique pas facilement.

Un soir d’hiver, je termine mon service vers 5h du matin. Comme souvent, je reste un peu avec mes collègues pour boire une bière. Il est presque 6h quand je quitte le bar et commence à remonter la rue à pied.

Là, une voiture de police commence à avancer à mon rythme. Je tourne la tête (j’avais une capuche donc je voyais pas grand-chose), et je remarque que le flic est seul. C’est bizarre, mais bon. Je continue à marcher.

La voiture accélère un peu, puis s’arrête. Il baisse la vitre et me dit de monter. Je réponds rien, je suis pas rassurée. Il sort de sa voiture, s’approche, et me dit : « Je suis désolé si je t’ai fait peur, c’est pas le but. Je veux juste te ramener chez toi. Je t’expliquerai pourquoi si tu montes. Si tu veux, tu peux parler avec mes collègues par radio. »

Je finis par monter.

En route, il me dit de regarder dans le rétro. Je vois un mec faire demi-tour. Le flic m’explique que ce gars me suit depuis un moment, mais qu’il a toujours réussi à fuir quand la police approchait. Ce soir-là, il voulait le coincer.

Le lendemain, trois policiers viennent a mon travail, dont celui de la veille. Ils m’expliquent l’histoire en détail devant mon manager, qui décide de me payer des taxis tous les soirs.

Sauf que… quelques semaines plus tard, je commence à voir des flashs lumineux chez moi. Au début, je pense à un orage. Il fait sombre, c’est l’hiver. Rien d’inquiétant.

Mais les flashs deviennent de plus en plus fréquents. Le jour, la nuit, n’importe quand.

Un jour, avant d’aller bosser, je vais chercher mon courrier. Je trouve une lettre, sans enveloppe, avec des mots découpés comme dans un film. La lettre décrit mes sous-vêtements.

Il faut passer deux portes pour accéder aux boîtes aux lettres : une avec un code, l’autre avec un interphone. Donc quelqu’un savait comment entrer.

Je remets la lettre dans la boîte et pars bosser. Le lendemain matin, je retrouve une petite poupée (qui me ressemblait vaguement) posée à côté de la lettre.

J’en parle à mes amis, certains pensent à une blague glauque. J’ai envie d’y croire.

Mais les lettres continuent. Elles décrivent des détails très précis sur mon corps, mes grains de beauté, ce que je fais chez moi. Il commence à m’envoyer des trucs : des roses, des pattes d’animaux (genre de poule). Il devient menaçant : il m’ordonne de porter certains vêtements, de ne pas recevoir d’amis, il veut que je quitte mon boulot et dit qu’il s’occupera financièrement de tout mes besoins.

Un soir, une amie dort chez moi. Je me lève avant elle et vais prendre une douche. En sortant, je vois à nouveau des flash. Et cette fois, elle le voit aussi. Elle me force à aller au commissariat avec toutes les preuves que j’ai.

Heureusement, la police m’a prise au sérieux tout de suite. Ils ont fouillé l’immeuble en face, et dans un appart vide, ils ont trouvé un trépied, des mégots et des canettes.

Peu après, j’ai commencé à sortir avec quelqu’un. Il passait beaucoup de temps chez moi. J’ai encore reçu deux ou trois lettres, mais ensuite… plus rien.

Le harcèlement a duré environ six mois. Les lettres sont devenues de plus en plus agressives : il parlait de m’étrangler, de m’enlever. À chaque fois, je rapportais tout à la police, sans jamais toucher les objets à main nue. Je les mettais direct dans des sacs plastiques.

Ils n’ont jamais pu identifier l’auteur. Aucune correspondance ADN, rien.

Et je ne sais toujours pas qui c’était, ni ce qu’il me voulait… ni pourquoi moi.

submitted by /u/SielSkywalker
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