La trappe (Histoire d’horreur)

Je m’appelle Cristal. J’ai 12 ans. L’été dernier, je suis partie une semaine dans un gîte avec mes parents et ma meilleure amie, Lina. C’était dans le Morvan, un coin de Bourgogne où il n’y a pas grand monde, presque que des forêts et des routes vides. Mes parents avaient trouvé cette maison sur un site pas trop connu. Le genre de truc qui semble tranquille sur les photos mais qui, en vrai, met un peu mal à l’aise.

La maison était vieille, mais habitable. Tout en pierre, avec un plancher qui craquait à chaque pas, des meubles usés, des rideaux lourds qui bougeaient au moindre courant d’air. Le salon et les chambres étaient au rez-de-chaussée. Et dans le couloir, entre la cuisine et les toilettes, il y avait une trappe en bois au sol, avec un petit anneau en métal pour la soulever. Elle était posée juste entre deux tapis, comme si on avait voulu qu’on l’oublie.

Mon père a dit que ça menait sûrement à une cave, ou un vide sanitaire. Il a ajouté qu’il ne fallait pas y aller, parce que c’était sûrement dangereux, ou plein de poussière. Il n’y a pas touché, et on a mis un meuble devant, histoire de ne pas trébucher. Mais moi, je n’ai pas arrêté d’y penser.

Dès la première nuit, j’ai eu du mal à dormir. Vers trois heures du matin, je me suis réveillée sans raison. Tout était silencieux. Puis, j’ai entendu un bruit très faible. Comme un grattement, ou un frottement, venant du sol, juste sous le parquet. C’était lent, irrégulier. Je suis restée immobile, à écouter. Quand ça s’est arrêté, j’ai attendu encore un long moment avant de me rendormir.

Le lendemain, on est allés marcher avec Lina. On a trouvé un vieux sentier dans les bois, et un pont en bois tout cassé. Plus loin, une corde tendue entre deux arbres, presque invisible. Mon père a dit que ça devait être une vieille installation ou un reste de clôture. Lina a dit que ce n’était pas là sur l’aller. Moi non plus je ne l’avais pas vue. On est rentrés sans rien dire.

Le soir, après avoir mangé, mes parents sont allés se coucher. Lina et moi, on est restées dans le salon. Elle lisait, et moi, j’avais juste la tête ailleurs. J’ai remarqué que le meuble qui couvrait la trappe avait été poussé de quelques centimètres. Personne ne l’avait déplacé. C’était discret, mais visible. J’ai vérifié auprès de Lina. Elle m’a juré qu’elle n’y avait pas touché.

Je n’ai rien dit à mes parents.

La nuit suivante, j’ai encore été réveillée. Même heure. Même bruit. Mais cette fois, c’était plus net. Comme des doigts qui tapotent doucement sous le plancher. Puis, un petit clic métallique. Le bruit de l’anneau de la trappe qu’on soulève… ou qu’on repose.

Le matin, j’ai osé regarder. Le meuble n’était plus collé à la trappe. L’anneau brillait, comme s’il avait été manipulé. Et sur la poignée, il y avait un petit nœud fait avec un lacet noir, serré, enroulé deux fois autour du métal. On n’avait rien laissé là. Personne dans la maison n’avait ce genre de lacet.

J’ai reculé. Et je n’ai rien dit.

On a quitté la maison dans l’après-midi. Lina n’a pas dormi dans la voiture, comme d’habitude. Elle m’a dit qu’elle avait eu l’impression qu’on nous observait la nuit. Moi, je n’ai pas répondu.

Je pense encore souvent à cette cave. Et surtout à ce nœud.

Il n’était pas là au début. Et il n’avait pas de raison d’y être.

Quelqu’un — ou quelque chose — voulait qu’on le voie.

La trappe en question

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