Ce qui m’est arrivé à Rabat en octobre 2022, je n’en ai jamais parlé à personne. Jusqu’à aujourd’hui. Je sais que ça va paraître fou, mais je vous jure que c’est vrai. Je pense que quelque chose m’a suivi ce soir-là.
J’étais dans un café à Agdal, un dimanche soir, il était environ minuit. Je devais rentrer à pied parce que je ne trouvais pas de Uber disponible. Je connais bien le quartier, donc je ne me suis pas inquiété. J’ai pris une petite ruelle parallèle à l’avenue Hassan II pour couper. Une ruelle que je connais depuis que je suis gamin.
C’est là que je l’ai vu.
Un homme, debout, immobile. Il portait une capuche noire. Il me tournait le dos. Rien d’extraordinaire à première vue, mais quelque chose m’a glacé. Il ne bougeait pas du tout, comme une statue. Quand j’ai ralenti, il a doucement rigolé. Ce n’était pas un rire normal. Ce son ne ressemblait à rien d’humain. Il était lent, presque mécanique. Pas fort, mais suffisant pour m’angoisser.
Je suis passé de l’autre côté de la rue, je voulais juste rentrer chez moi. J’ai accéléré un peu. Et juste avant de tourner au coin, j’ai entendu mon prénom. Clairement. Quelqu’un a chuchoté “Ihab” derrière moi.
J’ai couru jusqu’à chez moi, sans m’arrêter. Je suis monté à l’appartement, j’ai fermé la porte à double tour, j’ai verrouillé les fenêtres. J’étais en sueur. Je pensais que c’était une blague, ou un fou.
Mais quand j’ai regardé par le judas de la porte… il était là.
Debout, silencieux, juste en face de ma porte d’entrée. Il ne bougeait pas. Il ne frappait pas. Il me fixait.
Je prends mon téléphone pour filmer, discrètement. Mais l’écran était noir. Pas parce qu’il faisait nuit. Non. Parce que la caméra ne captait rien. Comme s’il n’y avait personne.
Je rouvre le judas : il est encore là. Je recommence à filmer : toujours écran noir.
J’essaie d’appeler quelqu’un. Impossible. Aucun réseau. Pourtant, j’étais chez moi. J’ai toujours 4G et Wi-Fi. Ce n’était jamais arrivé.
Je ferme les yeux deux secondes pour respirer. Quand je les rouvre : plus rien. Il avait disparu.
Le lendemain, je suis allé voir le gardien de l’immeuble pour vérifier les caméras de surveillance. Je voulais me rassurer. Juste voir que j’étais bien rentré, que tout ça était dans ma tête.
Mais sur les enregistrements, je ne suis jamais rentré. Aucun passage de moi dans la rue. Aucun passage devant la porte. C’était comme si cette nuit… n’avait jamais existé.
Sauf que moi, je m’en souviens très bien. Et depuis, certaines nuits, je me réveille à 3h du matin. Toujours à la même heure. Toujours le même silence. Et parfois, juste avant de me rendormir, je l’entends.
Le chuchotement.
“Ihab…”
submitted by /u/Ihablecube
[link] [comments]